L’entreprise kényane Roam, figure de proue de la mobilité électrique sur le continent africain, vient de lancer une initiative stratégique majeure en ouvrant son capital au grand public. À travers une campagne de financement participatif sur la plateforme européenne Crowdcube, Roam offre pour la première fois aux citoyens du monde entier, y compris africains, l’opportunité d’investir directement dans son projet de véhicules électriques conçus pour l’Afrique.
Reconnue par le Financial Times comme l’une des entreprises africaines à la croissance la plus rapide, cette levée de fonds citoyenne ne vise pas uniquement à collecter des capitaux, mais à bâtir une communauté mondiale autour de la vision de Roam : démocratiser une mobilité propre, fiable et accessible sur un continent en pleine mutation.
La Roam Air : un modèle éprouvé et local
Fondée à Nairobi, Roam s’est distinguée par son approche d’ingénierie locale. Son produit phare, la moto électrique Roam Air, est assemblée dans son usine “Roam Park” à Nairobi. Conçue pour résister aux longues distances et aux conditions africaines, la Roam Air a déjà prouvé sa robustesse lors de trajets ambitieux, reliant notamment Nairobi à Addis-Abeba, ou parcourant la distance jusqu’à Stellenbosch, en Afrique du Sud.
Sur le marché kényan, Roam s’est imposée comme un acteur incontournable. Ses motos électriques sont utilisées quotidiennement par des leaders du transport et de la logistique tels que Bolt, Uber, DHL et Wells Fargo, contribuant ainsi activement à la réduction des émissions de carbone tout en permettant aux conducteurs de réaliser d’importantes économies sur leurs coûts opérationnels.
Financer la production et l’inclusion
L’objectif principal de cette campagne de crowdfunding est triple : étendre la capacité de production de l’usine Roam Park, développer un réseau d’infrastructures de recharge alimentées par énergie solaire et, surtout, renforcer l’accès des travailleurs informels à ces véhicules écologiques.
Consciente de l’enjeu du coût initial, Roam a mis en place des solutions de financement souples. Grâce à un partenariat avec M-Kopa, les conducteurs peuvent acquérir une Roam Air via un système de micro-paiements quotidiens, un modèle qui a déjà permis à des milliers de Kényans de passer à l’électrique sans subir une charge financière initiale trop lourde.
« Cette ouverture du capital n’est pas qu’une opération financière », explique Filip Lövström, cofondateur et PDG de Roam. « C’est une invitation à prendre part à un mouvement qui vise à bâtir un avenir électrique, inclusif et africain. Nous voulons que notre communauté prenne possession de cette transition. »
Un marché de 15 milliards de dollars à conquérir
Roam est idéalement positionnée pour capter une part significative du marché africain de la moto, estimé à plus de 15 milliards de dollars par an. Le contexte kényan est particulièrement favorable à l’électrification, le pays tirant déjà 80 % de son électricité de sources renouvelables.
En misant sur des véhicules conçus pour l’Afrique, sur un modèle d’assemblage local et sur des solutions de financement inclusives, Roam se positionne non seulement comme un leader technologique, mais aussi comme un moteur essentiel de la transition vers une mobilité verte et durable sur le continent.